Le Décret n°2005-11 du 6 janvier 2005 stipule que les ITEP et les SESSAD qui leur sont rattachés accueillent des « enfants, adolescents ou jeunes adultes qui présentent des difficultés psychologiques dont l’expression, notamment l’intensité des troubles du comportement, perturbe gravement la socialisation et l’accès aux apprentissages. Ces enfants, adolescents et jeunes adultes se trouvent, malgré des potentialités intellectuelles et cognitives préservées, engagés dans un processus handicapant qui nécessite le recours à des actions conjuguées et à un accompagnement personnalisé… ».
Les textes de référence définissent les troubles du comportement comme étant l’expression d’une souffrance psychique et le symptôme de difficultés psychologiques intenses et durables plaçant l’enfant ou l’adolescent dans un processus handicapant actionné par deux leviers:
- Le premier composé des conséquences directes des troubles sur les capacités d’adaptation, de socialisation et d’apprentissage du jeune.
- Le second est fait de ce que ces troubles induisent dans l’entourage du jeune et de ce qui les renforce en retour : la souffrance de l’entourage familial, scolaire, social pouvant aller jusqu’à l’exclusion du jeune du ou des groupes d’appartenance.
Ces troubles du comportement se traduisent ainsi par des comportements :
- Auto et/ou hétéro agressifs
- Violences
- Colères
- Oppositions (actives et passives)
- Transgressions… mensonges
- Vols
- Fugues
- Troubles des conduites alimentaires et sexuelles…
- Addictions (toxicomanie, alcoolisme, anorexie, jeu…)
- Inhibition
- Inattention
- Hyperactivité
- Impulsivité….
Les enfants, adolescents et jeunes adultes pris en charge par le Dispositif expriment leur souffrance par un mode relationnel altéré, c’est à dire par des actes dérangeants, agressifs, violents, ou, à l’inverse, par le retrait. Ils se trouvent engagés dans un processus handicapant tant sur le plan de la socialisation que sur le plan des apprentissages. Ils sont le plus souvent vécus comme insupportables, provoquant des conflits permanents avec leur entourage familial, leurs enseignants. Ils suscitent des réactions de méfiance voire de rejet, ce qui les met en situation ou en risque de désinsertion familiale, scolaire ou sociale et ce qui augmente considérablement leur souffrance. Ils sont dépréciés tant à leurs propres yeux qu’à ceux des autres.
Face à eux, les adultes se sentent souvent impuissants, envahis, exaspérés et épuisés par les conduites d’échec de ces jeunes et leurs difficultés relationnelles.